L’art de la laque

Je vous invite à partir à la découverte de l’art japonais au travers d’un premier thème : l’art de la laque.

Commençons sans plus attendre par cette pièce conservée au Metropolitan Museum of Art de New-York.

Cette boite à écrire portable (kakesuzuribako – 掛硯箱) est munie de trois tiroirs. Les deux tiroirs supérieurs sont réservés au stockage du papier et des documents tandis que le troisième constitue l’écritoire proprement dit et est pourvu d’une pierre à encre en son centre, d’un réservoir à eau et d’un espace pour le rangement des pinceaux.

Elle a été réalisée à durant la période Edo (1603-1868) à la fin du XVIIe siècle. C’est précisément durant cette période que l’art de la laque atteignit un raffinement et une maitrise technique incomparable.

En outre, elle reflète parfaitement la technique phare de cet art traditionnel : le makie (蒔絵) qui signifie littéralement « image saupoudrée ».

Elle trouve son origine à l’époque de Nara (645-794) et fut enrichie de nombreuses variantes à l’époque de Kamakura (1185-1333). Le maki-e se décline en trois catégories principales : le makie plat (hiramakie – 平蒔絵), le makie poli (togidashi makie – 研出蒔絵) et le makie surélevé (takamakie – 高蒔絵).

Toute la surface de l’objet est agrémentée d’arabesques de fleurs de chrysanthèmes obtenues par une habile variation des teintes des poudres d’or et d’argent et rehaussées de détails par l’emploi de trois autres techniques décoratives mais que je n’aborderai pas ici.

Si vous observez les chrysanthèmes, vous verrez qu’elles présentent un léger relief, c’est la technique du takamakie. En revanche, si vous supprimez les traits de contour d’autres fleurs, vous vous apercevrez qu’elles présentent un aspect plat, c’est le hiramakie.

Parmi ces compositions florales, on retrouve le blason des Tokugawa se présentant sous la forme de trois feuilles de mauve (Aoi – 葵) inscrites dans un cercle doré.

Ce blason, relève-t-il du hiramakie ou du takamakie ?

Enfin, les différents motifs décoratifs se détachent d’un fond nashiji (梨子地) très fin dont le nom est l’évocation de la surface granuleuse de la poire japonaise nashi.

À la lumière de ce premier article, de nombreuses questions doivent vous venir à l’esprit, mais soyez patient, ce n’est que la première étape d’une aventure passionnante.

Crédits des photos : domaine public.

A propos de l'auteur

Sébastien Bourgeois
Sébastien Bourgeois

Antiquaire de formation, je souhaite partager mes connaissances, découvertes sur l’art japonais et surtout faire de cette passion une véritable aventure.