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« Cuisine japonaise Vegan ultra-facile »

Bonjour tout le monde !

Vous avez un petit creux ? Alors j’ai de quoi vous satisfaire !

Aujourd’hui, je vous présente un livre de recettes que je n’aurais pas eu l’idée d’acheter à la base (et c’est un tort !). Ce livre, c’est « Cuisine japonaise Vegan ultra-facile » de Tim Anderson et paru chez Synchronique Éditions que je remercie chaleureusement pour l’exemplaire qu’ils m’ont envoyé.

Si vous me suivez sur Instagram, vous savez sans doute que je suis connue pour mon amour sans limites pour les ramen, souvent avec du porc chashu et des œufs marinés. Je ne suis pas vegan dans ma vie quotidienne et c’est donc une découverte pour moi que de m’essayer aux recettes végétaliennes de ce livre !

Et franchement, je ne suis pas déçue du voyage, moi qui aime beaucoup les légumes (ben oui je ne me nourris heureusement pas que de ramen), je trouve que c’est une belle façon de les travailler. De plus, la cuisine végétarienne, du moins sans viande, a été l’essentiel de la cuisine japonaise pendant des siècles (près de 1200 ans !).

En effet, le bouddhisme, devenu religion d’état au Japon vers le VIe siècle interdisait de consommer de la viande. Les Japonais se nourrissaient donc principalement de légumes, de céréales (riz, blé…) et de produits de la mer. Dans certains temples cependant, les moines mangent exclusivement végétarien (ou végétalien) même encore aujourd’hui.

La grande présence de viande sur les tables japonaises est un phénomène assez récent finalement. Ce n’est qu’en 1872 que l’empereur Meiji signe un édit annulant formellement l’interdiction de consommer de la viande. La consommation carnée était cependant déjà admise durant l’ère Edo.

Ces recettes sont donc, à mon sens, une porte ouverte sur la gastronomie véritablement traditionnelle du Japon. Et c’est savoureux, plein de cet umami qu’on apprécie tant ! Je suis conquise ? On dirait bien que oui 😉

Détail qui a son importance : le titre est exact sur ce qu’il avance ! Les recettes sont effectivement ultra-faciles à réaliser, un vrai jeu d’enfant. Pour ma part, j’ai vraiment adopté ce livre de recettes et en plus, monsieur apprécie ce que je prépare grâce à lui. C’est pas beau ça ?

Un mot sur Tim Anderson, l’auteur de ce livre

Tim Anderson est connu surtout en Grande-Bretagne en tant que vainqueur de l’émission MasterChef. Passionné de cuisine japonaise, il a ouvert un restaurant, le « Nanban », à Londres.

Sa connaissance de la cuisine japonaise lui vient de ce qu’il l’a étudiée pendant près de 20 ans sans compter qu’il a vécu quelques années à Fukuoka. Il a d’ailleurs écrit deux autres ouvrages : « Cuisine japonaise ultra-facile », paru chez Synchronique Éditions en 2018 et « Tokyo stories » ainsi que « Nanban » (ces deux titres n’ayant pas encore été traduits en français).

L’auteur explique, en introduction, qu’il est devenu vegan par « accident ». En effet, il travaillait tellement dans son restaurant qu’il ne cuisinait presque plus chez lui. Pour éviter de gaspiller, il a commencé à changer sa façon de faire ses courses en limitant les achats de viande et de poisson et en privilégiant les aliments qui se conservent bien : légumes-racines, légumes surgelés ou en conserve ainsi que des pâtes et du riz.

Voilà comment ce cuisinier est devenu, sans l’avoir prémédité, un végétalien très heureux de ce changement dans sa vie. C’est chouette qu’il ait eu l’envie de partager ses recettes avec le public.

Focus sur une recette de yaki soba que j’adore

Elle est véritablement extrêmement facile à faire, vraiment !

Ingrédients pour 4 personnes :
  • 2 C à S d’huile pour la cuisson
  • 2 oignons coupés en rondelles (5mm)
  • 2 carottes pelées, coupées en deux puis en fines tranches (2mm)
  • ½ chou pointu coupé en lamelle de 1 cm
  • 6 champignons shiitakés sans leur pieds, émincés
  • 1 C à S d’huile de sésame
  • ½ C à C de dashi en poudre
  • 3 C à S de sauce soja
  • 3 C à S de ketchup
  • 2 C à S de mirin
  • 1 C à S de saké
  • Poivre blanc
  • 4 portions de ramen cuites (ou nouilles semblables)
  • 1 C à S de graines de sésame
  • Un peu de pickles de gingembre rouge, d’oignons de printemps et de nori ciselée pour décorer
Marche à suivre :
  • Faire chauffer l’huile dans un wok ou sauteuse
  • Ajouter les oignons et laisser quelques minutes jusqu’à ce qu’ils commencent à colorer
  • Ajouter les carottes, les champignons et le chou et faire revenir quelques minutes
  • Ajouter l’huile de sésame, le dashi en poudre, la sauce soja, le ketchup, le mirin, le saké et le poivre
  • Laisser le liquide réduire légèrement
  • Ajouter les nouilles et les graines de sésame
  • Laisser cuire quelques minutes pour que les nouilles absorbent la sauce
  • Ajouter la garniture et servir

J’ai essayé d’autres recettes avec beaucoup de plaisir également mais je ne vais quand même pas réécrire le livre ici hi hi hi

En tout cas, je vous recommande ce livre, que vous soyez vegan ou non, plaisir gustatif garanti 😉

Jennifer pour Wallonihon

Pour aller plus loin:

Fiche technique du livre :

Titre : Cuisine japonaise Vegan ultra-facile

Auteur : Tim Anderson

Editions : Synchronique Éditions

Année de parution : 2021

ISBN : 978-2-917738-96-2

Nombre de pages : 210

« Torii, temples et sanctuaires japonais » de Joranne 

Je l’attendais avec impatience, ce deuxième bébé de Joranne. Son aîné, « Maneki-neko et autres histoires d’objets japonais », a d’ailleurs été l’objet du tout premier article que j’ai écrit pour le site Wallonihon.be (https://wallonihon.be/index.php/2021/05/03/maneki-neko-et-autres-histoires-dobjets-japonais/).

Cette fois, je vous présente « Torii, temples et sanctuaires japonais », toujours écrit et illustré par Joranne (si vous avez bien suivi) et de nouveau paru aux éditions Sully Le Prunier. Je remercie d’ailleurs chaleureusement la maison d’édition de m’avoir fait parvenir cet exemplaire que j’ai vraiment adoré, tout comme le premier.

Concernant Joranne, on ne pourrait pas dire mieux de cette artiste dont j’aime tant le travail que ce qu’en dit son éditeur : « Illustratrice, graphiste et blogueuse, Joranne possède un style unique qui associe humour et connaissance en utilisant librement dessins, photos et textes incisifs. Amoureuse du Japon, elle nous fait partager sa passion et sa curiosité. »

Et ce livre, ça dit quoi ?

Dans ce deuxième opus, on apprend les différences entre sanctuaires et temples (non, ce n’est pas synonyme !). Les sanctuaires sont liés à la religion shintoïste qui est indigène et présente sur l’Archipel depuis au moins 400 avant notre ère! Les temples, eux, sont attachés à la religion bouddhiste. Le Bouddhisme est originaire de l’Inde et est arrivé au Japon en passant par la Chine et la Corée vers le VIe siècle de notre ère.

On comprend, à la lecture de cet ouvrage, comment ils s’organisent au niveau de l’emplacement des bâtiments, de l’architecture et du rôle précis de chaque élément. Non sans humour, Joranne nous explique l’attitude à y adopter ainsi que les gestes à y observer afin d’éviter tout mauvais pas.

On apprend également beaucoup sur les objets rituels, les officiants et quelques divinités de ces deux religions. C’est vraiment passionnant et le style léger mais précis permet de découvrir autant de choses sans avoir l’impression d’être sur un banc de l’école. C’est très fort !

Il y a encore une section que je qualifierais de « petits objets » où on découvre en détail ce que sont les « omikuji », les « ofuda », les « omamori » et d’autres objets emblématiques de la religiosité japonaise.

Qu’en ai-je pensé ?

Il s’agit là d’un ouvrage amusant à lire mais qui n’en amène pas moins une information de qualité, fruit d’une recherche minutieuse. La découverte se fait dans la bonne humeur et le plaisir.

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce deuxième opus de Joranne. C’est un chouette cadeau pour tout passionné du Japon qui souhaite en apprendre davantage !

Jennifer pour WaloNihon

Pour aller plus loin:

Fiche technique du livre :

Titre : Torii, temples et sanctuaires japonais

Auteur : Joranne

Editions : Sully Le Prunier

Année de parution : 2021

ISBN : 978-2-35432-343-1

Nombre de pages : 160

Les secrets du savoir-vivre nippon » de June Fujiwara

Bonjour chers amis,

Aujourd’hui je vous présente un livre qui m’a gracieusement été offert par Les Editions de l’Opportun que je remercie chaleureusement.

Ce livre c’est « Les secrets du savoir-vivre nippon » de June Fujiwara

Sans faire durer le suspense, je peux déjà vous dire que j’ai profondément aimé ce livre. Il m’a fait comprendre ce que j’aime et ce qui m’attire tellement dans la culture japonaise. Et pour moi, c’est comme un retour aux sources qui fait du bien…

Résumé de la quatrième de couverture :

Née à Tokyo, June Fujiwara vit à Paris depuis une vingtaine d'années. Elle fait l'admiration de ses collègues français pour sa capacité de résistance au stress et à la violence du quotidien. Son secret ? Les 4 piliers de la sagesse nippone qu'elle vous propose de découvrir pour accéder, vous aussi, à une vie plus "zen".

Les notions de Mujo (éloge de l'impermanence), Wa (quête de l'harmonie), Wabi Sabi (beauté du dépouillement) et Okiyome (rituel de la purification) n'auront bientôt plus de secrets pour vous ! En les adoptant, vous combattrez vos angoisses, gagnerez en sérénité et en authenticité. C'est promis !

June Fujiwara partage les valeurs ancestrales qui font la force de vie du peuple japonais. Un voyage intérieur joliment illustré au cœur de "l'énigme zen".

QUI EST JUNE FUJIWARA ?

Au début de son ouvrage, l’auteure nous explique qu’elle est née à Tokyo et a passé une partie de son enfance en Angleterre, ce qui lui a permis d’être très tôt bilingue Anglais-Japonais. Vers 18 ans, elle est prise d’un inexplicable désir de vivre en France alors, que rien dans son entourage ne l’y encourageait.

Qu’à cela ne tienne, elle s’est mise à apprendre le français avec acharnement au point de gagner, lors d’un concours, un séjour linguistique en France. Là elle comprend qu’elle veut un jour écrire en français tant son amour de cette langue est viscéral.

En attendant de trouver « quoi écrire », elle s’installe à Paris, travaille dans l’artisanat de luxe et s’intègre parfaitement à sa vie désormais française. Vingt ans plus tard, elle qui pensait s’éloigner de ses origines japonaises avec le temps, finalement elle s’est rendu compte qu’elle était définitivement et irréductiblement Japonaise.

Comment en est-elle arrivée à ce constat ? C’est par le questionnement de ses collègues qui lui demandaient constamment comment elle parvenait à rester « zen ». Tout d’abord elle ne comprenait pas vraiment la question car le mot « zen », bien que japonais, n’a pas du tout le même sens dans la bouche d’un francophone.

En effet, le mot « zen », au Japon, renvoie à une branche du bouddhisme qui prône l’éveil par la méditation. Pour les locuteurs francophones, il n’y a aucune connotation religieuse, ce mot est plutôt synonyme de « calme », « tranquillité » et « sérénité » face à une situation difficile, stressante.

C’est après avoir compris ce questionnement chez ses interlocuteurs que June Fujiwara a décidé de partager sa « japonitude ». Voici comment est né cet ouvrage que j’ai eu le plaisir de lire, l’auteure ayant trouvé le sujet qu’elle écrirait en français…

QU’EST-CE QUE LA « JAPONITUDE », CE SAVOIR-VIVRE À LA JAPONAISE ?

Pour apporter sa réponse à cette question (sans prétendre qu’il s’agit de LA réponse), June Fujiwara nous présente 4 notions très importante dans la culture japonaise :

  • Le « mujô »
  • Le « wa » 
  • Le « wabi sabi » 
  • Le « Okiyome » 

L’auteure nous détaille ces notions afin que nous les comprenions bien et nous enseigne aussi comment nous pouvons les adopter et les appliquer dans notre vie quotidienne.

Ici, je ne vous résumerai que les très grandes lignes car je ne vais pas vous réécrire le livre de June Fujiwara. Je vous invite évidemment à vous procurer l’ouvrage afin d’en apprendre davantage et de pouvoir vous en imprégner à votre guise. Ce livre est vraiment très riche en explications et mon résumé ne leur rendrait pas justice.

1. MUJÔ : l’éloge de l’impermanence

Ce mot pourrait se « traduire par « Rien n’est éternel ». Il s’agit d’un concept bouddhiste qui enseigne que toute chose a un début et une fin, tout est en transformation permanente et tout est voué à disparaître un jour.

Il s’agit de vivre l’instant présent avec intensité car il est éphémère. On pourrait le comparer au « Carpe Diem » latin si on enlève le sens hédoniste que la modernité lui a ajouté erronément.

Le « mujô » comme l’expression « carpe diem » dans son tout premier sens philosophique, c’est une conscience aigüe que tout, y compris notre vie, a une fin et que cette mort peut intervenir à n’importe quel moment.

Plutôt que de combattre cet inéluctable, il convient de l’accepter et de composer avec.

2. WA : la quête de l’harmonie

Le « wa », c’est la valorisation du bien-être collectif, l’harmonie sociale. Le « seken » (opinion publique) est extrêmement important au Japon. Ainsi, « ce que vont penser les autres » a le même poids que ce que veut l’individu. Le bien-être du groupe prime sur la volonté de l’individu.

Il ne s’agit pas de renoncer à sa personnalité ni à sa créativité, loin de là. Il s’agit de pouvoir exprimer ce que l’on est, avec respect et humilité (kenson) sans abîmer l’harmonie sociale.

Le « kenson » est l’art de s’abaisser pour mieux valoriser l’autre. La vantardise n’a pas vraiment sa place au Japon…

Le « wa » (harmonie) est devenu, par extension, un mot qui représente le Japon. On parle par exemple de « washoku » (cuisine japonaise) par opposition au « yôshoku » (cuisine occidentale). Les exemples sont nombreux : « washitsu », « wagashi », « washi », etc.

3. WABI SABI : la beauté du dépouillement ainsi que l’éloge de ce qui est patiné par le temps

Le « wabi » renvoie aux notions de « sobriété » et « dépouillement ». C’est la capacité d’y déceler de la beauté et de la satisfaction spirituelle. C’est le contraire de l’amour du « strass et paillettes ».

Le « sabi », c’est le passage du temps et ce qui en découle. Il ne faut pas le traduire par des mots négatifs comme « décadence », « dégradation » ou « délabrement ». Ce mot évoque plutôt la beauté des choses qui portent la trace du temps.

L’expression « wabi sabi » évoque donc un état d’esprit serein, une capacité à trouver de la beauté et de la richesse dans la simplicité, l’authenticité et même l’imperfection.

4. OKIYOME : le rituel de la purification

Il y a une grande différence entre ce qui est considéré comme salissant l’âme chez nous et au Japon. Il convient donc de faire cette petite comparaison…

Pour les chrétiens, le « péché » est une transgression de la loi divine. Pour s’en laver, il s’agit de se repentir pour obtenir le pardon et la grâce de Dieu. On parle ici du « Bien » et du « Mal ».

Dans la religion shinto, typiquement japonaise, on ne parle pas de « péché » mais de « kegare » (souillure). L’âme des humains est un don des « kami » (dieux), c’est un bien vivant et brillant.  On parle ici du « Pur » et « Impur ».

Toute faute commise est comme une tâche à la surface de l’âme. Ce qui sépare les humains du kami, c’est cette impureté, cette souillure. Ce qui constitue ce « kegare », c’est tout ce qui dérange le « wa ». Pour s’en laver, il faut pratiquer l’« okiyome », le rituel de purification.

Par extension, au-delà de préserver la pureté de leurs âmes, les Japonais veillent à ce que leur environnement soit également propre. C’est la raison pour laquelle l’hygiène est si importante dans le quotidien au Japon, tant dans les maisons qu’à l’extérieur.

EN CONCLUSION

Il est très difficile d’aborder et de comprendre une autre culture, surtout quand elle si différente de la sienne. Y arrive-t-on seulement un jour complètement ? L’exercice, cependant, reste extrêmement enrichissant et on y gagne à apprendre et même, à adopter l’un ou l’autre élément des autres cultures. Cela permet de s’améliorer soi-même…

Cela m’a émue de constater que certains concepts que June Fujiwara nous explique tels que le « mujô » entrent en résonance avec mon ressenti personnel sur certains sujets. Grâce à elle, j’ai appris les mots adéquats pour le décrire.

J’ai également appris une multitude d’autres notions dont je n’ai pas parlé dans ce présent article. Tout est intéressant mais j’ai choisi de ne vous parler que des 4 notions clés pour ne pas être trop longue…

Je vous souhaite vraiment de pouvoir lire ce livre et de l’aimer comme je l’ai aimé… Après ça, vous saurez vraiment ce qu’est « être zen ».

Pour aller plus loin

Fiche technique du livre :

Titre : Les secrets du savoir-vivre nippon

Auteur : June Fujiwara

Editions : Les Editions de l’Opportun

Date de parution : Octobre 2021

ISBN : 978-2-38015-332-3

Nombre de pages : 232

ACER JAPONICUM, une belle découverte

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, je viens avec un livre que j’ai vraiment adoré. Je l’ai lu d’une seule traite tant il m’a captivée immédiatement, ce qui ne m’était plus arrivé depuis longtemps !

Ce livre, c’est « Acer Japonicum » d’Aurélien Gouttenoire. L’auteur a d’ailleurs eu la gentillesse de m’accorder une interview que vous retrouverez à la fin de l’article. Pour être transparente avec vous, j’ai reçu ce livre gratuitement de la part de Books On Demand, la solution d’autoédition qui a également imprimé cet ouvrage.

Venons-en au livre proprement dit et voici le résumé que vous trouverez sur la quatrième de couverture :

« Sous les feuilles rousses du Soleil-Levant, il y avait deux hommes. L’un, français, charmé par la société nipponne et son intimité ombreuse, condamné au sort de l’étranger à l’étranger. L’autre, japonais, prodige de l’ikebana aux amours interdites, prisonnier des mœurs de son pays. Cette histoire est celle d’une rencontre : celle de deux peuples que tout oppose ; celle de deux apatrides que tout unit. »

Ce résumé, pour ne pas me gâcher la surprise, j’avais décidé de ne pas le lire au préalable ! Je voulais découvrir le roman sans aucune idée de ce dont il parlait. Les seuls indices venaient donc du titre et de la photo de couverture, « Acer » étant le nom botanique de l’érable et « Japonicum » faisant référence au Japon de façon évidente.

Etant donné que j’aime les végétaux en général et donc, les érables du Japon, que je suis passionnée par le Japon (je suppose que vous l’aviez deviné), j’imaginais bien que ça pourrait me plaire. Mais, si le cadre de l’histoire se déroule bien au Japon lors de la magnifique saison de l’automne, j’étais à mille lieues de deviner ce que le protagoniste principal (qui n’est pas nommé mais que nous appellerons « Watashi ») allait raconter au fil des pages !

Notre personnage, « Watashi », est un expatrié français vivant au Japon dans une solitude pesante. C’est alors qu’il décide de trouver une activité qui lui permettrait de rencontrer des personnes. C’est de cette manière qu’il découvre l’ikebana, cet art japonais fondé sur la composition florale. Là, parmi les élèves, exclusivement féminines, il y a un seul autre homme, un Japonais aux abords peu amicaux et pourtant, véritable prodige dans cet art traditionnel. Voilà le point de départ du bouleversement qui va suivre…

Ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus sur cette histoire, je ne voudrais pas vous gâcher la découverte. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est que j’ai d’abord été captivée par l’ambiance poétique dès la première page. Ensuite j’ai été retenue par la narration réaliste, ni idéalisant, ni diabolisant la culture japonaise mais étant empreinte d’une forme d’honnêteté et de clairvoyance à ce sujet.

Quand est arrivé le tournant de l’histoire, passée la surprise, d’autant plus grande que je n’avais rien vu venir me l’annonçant, je n’ai pas pu me détacher des pages tant je voulais connaître la suite. J’étais dans une forme de compassion pour les personnages, oscillant entre inquiétude et soulagement. J’ai été tenue en haleine de cette manière jusqu’à la toute dernière page qui a confirmé que j’aimais vraiment ce livre !

Qui est Aurélien Gouttenoire ?

Voici ce que nous pouvons découvrir de lui en lisant la quatrième de couverture :

« Aurélien Gouttenoire est un auteur français, né en 1996. Passionné de botanique et d’anthropologie, c’est d’abord adolescent, par la création de courts métrages d’animation, qu’il donne vie à son imagination. Puis, à vingt-et-un ans, l’envie de prendre la plume germe en secret. De ce travail naît « Acer japonicum », premier roman issu de sa fascination pour le Japon. Désormais, son souhait est de continuer à écrire, de confectionner un jardin littéraire dont chaque serre, chaque récit, s’enracinerait toujours plus profondément dans la nature humaine, se nourrirait de nos errances, de nos fantasmes, de nos désillusions pour croître vers un horizon qui nous échappe et nous dépasse. »

Souhaitant le connaître un peu plus et pour mieux comprendre son travail, ses inspirations et son parcours, j’ai rédigé une interview et monsieur Gouttenoire a gentiment pris le temps de me répondre.

Je vous retransmets cette interview, dans son intégralité :

(Attention, il y a un spoiler dans l’interview)

JEN : Bonjour, Tout d’abord félicitations pour ce très beau roman que j’ai lu d’une traite tant il m’a captivée ! Je voudrais vous poser quelques questions pour compléter l’article que j’écris concernant votre livre si vous le voulez bien…

Aurélien GOUTTENOIRE : (C’est surtout moi qui vous remercie d’avoir pris le temps de lire mon travail, et encore plus de vouloir écrire un article dessus ! Je suis vraiment heureux qu’il vous ait plu en tout cas, surtout que j’ai remarqué que vous étiez passionnée par le Japon. Je craignais un peu d’avoir mal retranscrit l’archipel ou de lui avoir donné une vision trop personnelle.)

JEN : Ecrire un roman, cela n’est pas donné à tout le monde… Comment cette idée vous est-elle venue ? Avez-vous rencontré des difficultés dans le parcours ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Depuis que je suis enfant, j’ai beaucoup d’histoires qui me viennent spontanément à l’esprit (comme tous les enfants, non ?). Alors, quand j’ai découvert, vers mes onze ans, un site internet qui permettait de créer ses propres dessins animés, ç’a été le Saint Graal. J’y ai passé le plus clair de mon temps, au point de délaisser les devoirs une fois rentré de l’école. On était très loin d’un Pixar, mais certains internautes parvenaient à réaliser de véritables bijoux. Ces courts et moyens-métrages ont été ma cour de récréation jusqu’à mes vingt-et-un ans. Puis, lorsque l’histoire derrière Acer japonicum a commencé à prendre forme, j’ai eu le sentiment que l’animation ne serait pas un support adapté. Elle appelait un regard et une voix différents, une manière de retranscrire les émotions contrastées du personnage principal, et surtout, ses réflexions sur la société nipponne. Je ne sais ni peindre, ni chanter, ni sculpter, ni danser, alors, faute de mieux, je me suis essayé à l’écriture.

Je ne vous cache pas que mes premiers essais ont été chaotiques. Je ne suis pas un homme de lettres ; lorsque j’ai commencé à écrire, je me suis dit : « bon, tu vas faire un travail littéraire, il va donc falloir utiliser des mots très très littéraires, pour que ça fasse très très intelligent ». Je rédigeais les phrases telles qu’elles me venaient, puis, avec un dictionnaire de synonymes, je remplaçais tous les mots un brin trop simples par des équivalents archi-soutenus. J’obtenais ainsi un texte illisible au possible, prêt à imploser, et dont je ne comprenais plus rien. Un jour, il m’a bien fallu admettre que je n’allais nulle part ainsi, et le manuscrit a fini à la poubelle. J’ai recommencé depuis zéro, rebalancé à la poubelle, re-recommencé, re-rebalancé… jusqu’à trouver ce qui me semblait être la juste note. Vous l’aurez compris, ce projet était loin d’être une entreprise facile et il m’a fallu trois ans pour aboutir à quelque chose d’un minimum convenable.

JEN : Où avez-vous trouvé l’inspiration pour votre livre ? Vous êtes-vous inspiré de faits réels ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Le déclic a été la projection au cinéma du film Call me by your name, tiré du roman d’André Aciman. J’ai été subjugué par la manière dont cette romance était imprégnée de culture méditerranéenne, avec cette chaleur estivale étouffante, l’ombre des oliviers et le chant des cigales. En rentrant chez moi, je me souviens m’être demandé « qu’est-ce que ça donnerait, une histoire comme celle-là, mais imprégnée de culture japonaise ? ». De cette interrogation, une intrigue a commencé à prendre forme, avant de devenir le roman qui nous occupe ici.

S’agissant de l’inspiration de faits réels, je répondrais non et oui. Non, car l’histoire constitue véritablement une fiction (qui flirte avec l’autofiction). Je tenais d’ailleurs à ce qu’elle soit déconnectée d’unités de lieu et de temps précises, afin de me focaliser le plus possible sur les personnages et extraire leur part d’universalité et d’intemporalité. C’est pour cela qu’ils évoluent au sein de villes fictives (comme Kumigawa ou Yugatari), afin qu’elles représentent le Japon sous une forme condensée, comme des boules à neige. Cela étant, je me suis tout de même inspiré de fragments de faits réels que j’ai vécus lors de mes quelques échappées là-bas. Certains lieux visités par les personnages existent bel et bien, même s’ils ne sont pas clairement identifiés. Ils sont des devinettes pour les lecteurs…

JEN : Un sujet tel que l’homosexualité n’est pas si banal en littérature, qu’est-ce qui vous a motivé à choisir d’en parler ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Même si le rapport à l’homosexualité tend à s’améliorer en Europe de l’Ouest, notamment au sein des nouvelles générations, il reste difficile de trouver des productions (livres, films, séries etc.) qui abordent le sujet dans toute sa complexité. J’ai le sentiment qu’elles se partagent en deux groupes. Il y a celles qui occultent très largement, voire complètement, le mal-être que peuvent ressentir les personnes non-hétérosexuelles lorsqu’elles subissent l’opprobre de la société. Je pense par exemple aux livres ou mangas écrits par le genre opposé pour le genre opposé, dans lesquels les personnages évoluent au sein d’univers où l’homosexualité est la norme. Bien que cela parte d’un bon sentiment, on sous-estime les dommages collatéraux qu’ils peuvent causer, notamment pour les plus jeunes.

De l’autre côté, il y a les œuvres où l’orientation sexuelle des personnages constitue une forme de malédiction qui ne pourra déboucher que sur des amours impossibles, des maladies incurables et, finalement, la mort. Je ne dis pas qu’il faut proscrire ces œuvres, loin de là : elles constituent pour beaucoup des témoignages précieux qui ne doivent jamais être oubliés. On ne pourrait pas traiter de l’épidémie du SIDA, par exemple, en prétextant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais en l’absence de récits plus optimistes pour contrebalancer, il me semble qu’on entretient une forme de cercle vicieux qui a nécessairement une incidence sur le regard qu’un individu porte sur lui-même et sur les relations affectives qu’il entretient. La culture et l’éducation ont un rôle primordial à jouer ici. J’ai donc voulu écrire un livre que j’aurais souhaité lire, en m’efforçant de lui attacher un message le plus équilibré possible : ni trop défaitiste, ni trop tendre. Enfin, je souhaitais que ce sujet constitue une porte d’entrée vers une réflexion plus large, à la fois sur notre rapport à l’imaginaire culturel, et sur notre condition humaine.

JEN : Parlons du cadre de l’histoire, le Japon… En vous lisant, on s’y croirait ! D’où vous viennent cet amour et cette connaissance de l’Archipel ? Y avez-vous vous-mêmes séjourné ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Tout d’abord, merci beaucoup ! Je suis ravi que le roman apporte un peu de dépaysement. Au même titre que le personnage principal, à l’origine, j’ai entrevu le Japon par le prisme des mangas et des anime, à commencer par Naruto. Je doutais néanmoins que les Japonais courent sur les toits et crachent des boules de feu (encore que…). A mesure que je me suis intéressé au pays qui se dissimulait derrière, j’y ai découvert toute une société fascinante, raffinée et terriblement complexe. Pour une personne qui, comme moi, a besoin d’analyser et comprendre l’être humain dans toute sa diversité, le Japon se présentait comme un vaste terrain de jeu. Je suis bien loin d’avoir appréhendé l’archipel entier, mais je m’efforce de le déconstruire pièce par pièce, afin d’en avoir une compréhension la plus fine possible.

J’ai eu la chance, il y a six ans, de pouvoir y trouver un boulot d’été et d’être hébergé par une famille d’accueil, ce qui m’a permis de côtoyer ce Japon authentique. Je n’y suis jamais allé à l’automne cependant ; vous aurez deviné, pour avoir lu Acer japonicum, que c’est l’un de mes rêves !

JEN : Avez-vous pratiqué vous-même l’Ikebana dont il est tant question ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Au risque de vous décevoir, je ne m’y suis essayé qu’une seule fois ! En réalité, dans sa toute première version, l’histoire n’avait pas l’ikebana comme cadre principal. Il n’intervenait que plus tard : à mesure que le personnage français s’intéressait à Ryûji, le protagoniste japonais, il apprenait que celui-ci était un compositeur chevronné. L’atelier d’ikebana devenait une sorte de jardin secret dans lequel s’introduisait le personnage principal, de la même manière qu’il s’immisçait dans l’intimité nipponne. Finalement, j’ai trouvé intéressant de me focaliser davantage sur cette discipline, comme un point de repère dans ce récit où l’espace et le temps se défilent.

C’est dans ce contexte que je me suis aventuré dans un atelier d’ikebana, non pas au Japon, mais en Italie, car j’y vivais à ce moment-là. Ma première composition a été un désastre (elle m’a d’ailleurs inspiré un passage du roman). J’étais motivé à persévérer, mais les frais d’inscription étaient complètement prohibitifs. Je rassure néanmoins les lecteurs : certains ateliers sont bien plus abordables. Du reste, pour l’écriture de l’histoire, je me suis inspiré de ressources et d’images publiées en ligne.

JEN : Concernant l’édition de votre livre, pourquoi avoir choisi l’autoédition ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Comme j’évoquais un peu avant, je ne suis pas un grand connaisseur du monde littéraire. J’imaginais qu’un roman devait nécessairement être retenu par une maison d’édition pour pouvoir exister. J’avais donc envoyé le manuscrit à quelques maisons dont la ligne éditoriale était susceptible de correspondre. Nous étions toutefois au sortir des périodes de confinement et les Français, calfeutrés chez eux, s’étaient mis à écrire en masse. Le raz-de-marée a été tel que certaines grandes maisons ont dû fermer leur service des manuscrits. Je ne me faisais pas d’illusion et, resté sans réponse durant plusieurs mois, j’ai cherché une alternative.

C’est à ce moment-là que j’ai découvert le monde de l’autoédition. Une fois encore, j’y voyais plutôt un lot de consolation pour espérer toucher deux ou trois lecteurs. Sur les conseils d’un proche, j’ai toutefois décidé de faire de la promotion sur les réseaux sociaux, ce qui m’a permis de gagner rapidement en notoriété. Bien utilisées, ces plateformes permettent de court-circuiter les intermédiaires habituels de l’écosystème littéraire. Je suis bien entendu loin d’avoir constitué un lectorat de trois cent mille personnes, mais je ne pensais pas toucher autant de monde en un mois et demi de publication. Je reste également titulaire des droits d’auteur sur mon roman, ce qui me permet de garder la main sur sa diffusion.

JEN : Prévoyez-vous d’écrire encore un autre livre ou même plusieurs ? Si oui, avez-vous déjà une idée de la trame principale ?

Aurélien GOUTTENOIRE : J’ai en effet de nombreuses histoires en tête qui ne demanderaient qu’à prendre vie ! Elles partageraient toutes deux points communs.

Sur la forme, elles auraient chacune un végétal en guise de symbole, au même titre que l’érable du Japon représente (littéralement) Acer japonicum. Mon intention est de constituer une sorte de jardin botanique où derrière chaque plante, chaque étiquette, s’épanouirait un récit.

Sur le fond, elles s’attacheraient à questionner notre imaginaire collectif. Il s’agit d’un thème qui me passionne et que j’aimerais appréhender sous toutes ses coutures.

Parmi toutes ces idées, il y en a une qui me tient particulièrement à cœur, car elle aborderait ce sujet de manière assez frontale. Je crains néanmoins que ce soit le genre de livre qu’on ne peut écrire qu’à soixante ou septante ans, avec le recul d’une vie. Mais, qui sait ?

JEN : Avez-vous envie d’ajouter quelque chose ?

Aurélien GOUTTENOIRE : Je souhaiterais vous remercier une fois encore pour l’intérêt que vous portez à Acer japonicum et pour l’article que vous vous apprêtez à écrire. La communauté Wallonihon a l’air très sympathique ; si je n’habitais pas aussi loin, je vous aurais rejoints avec plaisir !

Enfin, pour les personnes curieuses d’en savoir plus sur mon travail, je les invite à consulter mon site internet : www.aurelien-gouttenoire.com

Vous pourrez également retrouver Aurélien Gouttenoire sur

Facebook: Aurélien Gouttenoire

Instagram: Aurélien Gouttenoire

Fiche technique du livre :

Titre : Acer Japonicum

Auteur : Aurélien Gouttenoire

Editions : BoD, Books On Demand

Date de parution : Septembre 2021

ISBN : 9782322396931

Nombre de pages : 168

NIHONGO – Apprenez vos Kana comme un Japonais

Bonjour tout le monde, ou こんにちは みなさん, comme diraient nos amis Japonais.

Pour ceux qui ne connaissent pas (encore) les kana, cela se lit : konnichiwa minasan.

L’écriture du japonais, certes complexe mais oh combien indispensable pour pouvoir comprendre la langue de Mishima a de quoi nous effrayer, nous Occidentaux ne connaissant que 26 lettres dans notre alphabet.

Alors quand on décide de s’y mettre, on ne sait pas toujours par où commencer. Pour s’entraîner à écrire, on peut utiliser une simple feuille de papier voire même une application (j’en parlerai dans un autre article si vous le souhaitez).

Cela dit, pour nous aider à apprendre les kana et les kanji, il y a sur le marché une multitude de cahiers d’écriture, d’exercices comme quand nous étions à l’école au fond. Ces ouvrages sont plus ou moins ludiques, plus ou moins « kawaii », plus ou moins « mettez-le-qualificatif-souhaité » il y en a vraiment pour tous les goûts.

Le problème est là, quand on a trop de choix, eh bien, il devient difficile de choisir… J’ai tout de même deux petits livres à vous conseiller en la matière si vous me permettez. Notez que je ne suis ni prof de Japonais ni professionnelle de l’édition, juste une passionnée comme vous, il s’agit ici de mon avis personnel qui n’engage que moi.  J’ai essayé beaucoup de choses avant de vous en parler…

Il s’agit des deux ouvrages de la série « Nihongo – Apprenez vos kana/kanji comme un Japonais » édités par Omaké Books. Je possède celui sur les kana depuis un moment, le numéro sur les kanji vient tout juste de paraître et il s’annonce aussi chouette que son grand frère.

Pourquoi je les aime ? Précisément parce que, comme le titre l’indique, on apprend à écrire comme les Japonais. La méthode est basée sur celle de l’école primaire au Japon et on y apprend des subtilités de l’écriture qui nous échappent complètement d’habitude.

Un exemple ?

Prenons le son « O » que l’on écrit comme ceci en hiragana :

Nous avons l’habitude de l’écrire tout en belles courbes arrondies et c’est là que l’on se trompe… En réalité, la boucle présente des angles cassés comme ceci :

C’est du chipotage ?

Peut-être mais tant qu’à apprendre, pourquoi ne pas apprendre la « vraie » manière ? En tout cas, c’est un des points qui me séduisent dans ces ouvrages. A tel point que, connaissant déjà les kana, je les réétudie avec cette méthode. Alors évidemment, j’ai sauté sur le tome kanji dès que je l’ai vu. Je vous en reparle plus tard, là ce sera un peu plus ardu je pense…

Que trouve-t-on d’autre d’intéressant dans ces ouvrages ?

KANA : la prononciation (heureusement hi hi hi), de nombreuses explications sur l’écriture japonais en général, du vocabulaire illustrant les kana appris, des exercices et des conseils d’écriture.

KANJI : comme les kana avec, en plus, le sens ainsi que les lectures les plus courantes.

Les deux ouvrages présentent des QR Codes qui permettent voir des vidéos montrant précisément l’ordre du tracé.

Si vous n’avez pas envie de vous contenter d’une simple feuille de papier et que vous souhaitez investir dans ce genre de cahiers d’exercices, je vous les recommande chaudement ! Autre conseil : pour en profiter longtemps, photocopiez les pages pour pouvoir prolonger l’entraînement ou utilisez un crayon léger facile à effacer.

Voilà, à bientôt pour d’autres reviews 😉

Jennifer pour Wallonihon

Fiche technique des livres :

Titre : NIHONGO – Apprenez vos Kana comme un Japonais

Auteurs : Mizuki SAKAI et Florent GORGES

Editions : Omaké Books

Date de parution : Août 2020

ISBN : 978-2-37989-033-8

Nombre de pages : 146

Titre : NIHONGO – Apprenez vos Kanji comme un Japonais

Auteurs : Mizuki SAKAI et Florent GORGES

Editions : Omaké Books

Date de parution : Juillet 2021

ISBN : 978-2-37989-034-5

Nombre de pages : 142

Les livres japonais anciens

Bonjour tout le monde, je suis très heureux de vous retrouver pour cet article destiné aux livres anciens japonais.

Plusieurs d’entre vous m’ont fourni des observations très pertinentes mais un livre a tellement d’autres secrets à livrer… C’est ce que nous allons voir aujourd’hui. Néanmoins, je ne souhaite pas entrer dans une analyse approfondie mais bien de présenter les différents éléments auxquels vous devrez faire attention si vous souhaitez vous lancer dans l’acquisition de telles pièces.

Avant de commencer, je trouve intéressant de m’attarder un instant sur la manière de manipuler ces ouvrages. Pour ce faire, j’ai choisi deux méthodes. La première est d’utiliser des gants en coton ou en nitrile. L’avantage est que la matière constitue un rempart efficace entre vos doigts et le papier, protégeant ce dernier des bactéries et du sébum, une matière présente naturellement sur la peau mais qui fait le bonheur de ces organismes indésirables. Avantage majeur mais qui présente aussi deux inconvénients. Le premier est que vous devez exercer une pression plus importante sur le papier, ce qui augmente le risque de déchirure. Le second est le port de gants qui vous prive du toucher et des informations que vous pouvez en tirer.  La seconde méthode est de manipuler l’ouvrage avec vos doigts. Vous l’aurez compris, l’avantage de la première méthode est l’inconvénient majeur de celle-ci. Pour y remédier, lavez-vous minutieusement les mains et n’hésitez pas à le faire plusieurs fois durant toute la durée de votre étude, de vos observations. Bien entendu, des sites spécialisés dans la conservation des manuscrits vous fourniront d’autres méthodes ainsi que de précieux conseils.

Entrons maintenant dans le vif du sujet et intéressons-nous tout d’abord à l’état général. Comme Jennifer l’a souligné, la couverture du livre présente des manques sur les côtés et on peut observer des taches sur différentes pages sans que celles-ci en viennent à altérer leur lecture. Toutefois, on peut considérer que l’ouvrage est en bon état.

Photo personnelle

Un second élément à observer est la taille du livre. Le professeur Wataru Ichinohe, enseignant à l’université Keio et spécialiste de la bibliographie et de la littérature japonaise à la période Edo fournit une explication très importante : « Classiquement, la taille du livre dépend de celle du papier utilisé pour le fabriquer et en fonction de celle-ci, il est également possible d’en déterminer le contenu ». Les dimensions de ce dernier sont de 21.6 cm de longueur sur 14,7 cm de largeur. Au regard de ses dimensions, je classerais ce livre dans la catégorie des Hanshibon, les livres demi-format très généralistes et qui ont tendance à se concentrer sur un contenu éducatif, illustré ou lié aux haïku. Je reviendrai sur le contenu du livre dans un instant.

Concentrons-nous à présent sur la couverture du livre. Que nous apprend-t-elle ? Tout d’abord, la couleur bleue est obtenue par l’indigo, ai (藍) et provient de l’indigotier. Il est tout à fait possible de rencontrer des nuances différentes allant d’un bleu clair à un bleu profond, assombri par des teintures répétées. Ensuite, remarquons qu’il n’y a pas de décoration sur celle-ci et qu’elle réalisée en papier. En effet, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour amener de la décoration et les couvertures n’étaient pas toutes réalisées en papier, il est tout à fait possible d’en rencontrer recouvertes de tissu.

Un second élément à observer est le titre et sa position. Le livre est intitulé « Onnayô kinmozui » (女用訓蒙図彙) et renvoie à une encyclopédie illustrée de vêtements féminins et d’objets utilitaires de la période Edo. Deuxième élément, la position du titre présent sur le côté gauche de la couverture. En règle générale, le titre de couverture, gedai (外題), se trouve soit à gauche, soit au centre de la couverture. En effet, Le professeur Takahiro Sasaki, spécialiste de la bibliographie et de la littérature japonaise à la période médiévale souligne que les livres présentant un titre à gauche contenaient des textes liés aux waka (recueils de poésie) alors que ceux dont le titre est au centre renseignaient un contenu lié aux contes (monogatari) et dont vous pouvez voir un exemple ci-dessous. Au cours de ma formation sur les livres rares japonais, il a été précisé que cette règle trouvait sa source dans un manuel de calligraphie de la période Kamakura.

Nara e-hon, hachikatsugi, auteur inconnu, période Edo (XVIIe siècle)

Photo personnelle

Cela n’explique toujours pas la raison d’être du titre à gauche ou au centre me direz-vous. J’y arrive… Le professeur Sasaki précise que les ouvrages liés aux waka pouvaient être transformés en rouleau. Cette méthode de reliure porte le nom de kansusô (巻子装) et constitue la méthode de reliure la plus prestigieuse. À l’inverse, les récits de fiction ne pouvaient bénéficier de ce changement de « statut » car ils étaient perçus comme moins prestigieux, sauf s’ils contenaient des images. De fait, lorsque vous observez la couverture d’un livre relié au format rouleau, vous verrez que le titre apparaît à gauche, exactement comme sur le livre que nous étudions.

Vous pouvez trouver un très bel exemple de livre au format rouleau sur le site du Musée National de Tokyo en suivant le lien ci-dessous :

Musée National de Tokyo : e国宝 – 漢書楊雄伝第五十七 (nich.go.jp)

Je me permets également une petite parenthèse car ce site est très enrichissant et les explications de chaque pièce sont très détaillées. À bon entendeur 😉

Mais en ce qui concerne celui qui nous intéresse, le titre est à gauche et ce n’est pas un recueil de poésie ni un conte illustré alors comment l’expliquer ? Ces règles ont été respectées jusqu’au XVIIe siècle. À cette époque, les livres imprimés entrèrent dans une phase exponentielle de développement suite au perfectionnement des méthodes d’impression et avec elles, de plus en plus d’exceptions à ces règles virent le jour. Ainsi, le livre que nous étudions aujourd’hui ne respecte pas cette convention.

Photo personnelle

Le troisième élément à observer est la reliure. Celle-ci est de type Fukurotoji (袋綴). Le professeur Sasaki résume brièvement l’histoire de ce type de ce procédé en ces termes : « Les livres les plus anciens reliés à l’aide de cette technique datent du XIIIe siècle et son usage s’est généralisé à partir du XVe siècle pour s’accroître encore davantage au XVIIe siècle afin de répondre à une demande de plus en plus importante, à tel point qu’aujourd’hui, lorsque l’on parle de livres anciens japonais, l’image qui apparaît en premier est celle de ce type de livre. »

Mais quelles sont les caractéristiques d’une reliure Fukurotoji ? Tout d’abord, les feuilles de papier sont pliées verticalement et empilées les unes sur les autres mais la particularité se trouve au niveau des bords du pli. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, le pli se trouve sur la partie externe du livre. Ainsi, c’est la partie libre du papier qui est cousue et lorsque que l’on observe le papier, celui-ci se présente sous la forme d’un tube, ce qui signifie qu’une seule face est utilisée. Durant le processus de fabrication, les pages sont provisoirement reliées à l’aide d’une ficelle de papier portant le nom de koyori (紙縒り). Enfin, une couverture est apposée et la couture est réalisée avec du fil.

Photo personnelle

Je profite de la photographie ci-dessus pour attirer votre attention sur un autre élément important et non des moindres, le type de papier utilisé. Celui-ci est blanc, très fin et doux au toucher. Je pense que vous voyez où je veux en venir 😉 Le papier n’est utilisé que sur une seule face, ce qui est à mettre en relation directe avec sa finesse qui n’aurait pas permis d’écrire sur chaque côté. Raison pour laquelle la plupart des livres de type Fukurotoji ont été réalisés avec un papier très fin.

Maintenant, de quel type de papier s’agit-il ? Vous avez déjà plusieurs de ses caractéristiques : blancheur, finesse et douceur. Lorsque l’on tourne les pages du livres, elles n’émettent pas un bruit spécifique. Allons plus loin et observons les fibres du papier. Sur la photo ci-dessous, vous pouvez observer une page agrandie cent fois. Vous remarquerez qu’il y a des fibres plus larges, d’autres plus étroites et de manières générales, les fibres de ce papier sont longues. Ces différents éléments permettent de déterminer qu’il s’agit d’un papier fabriqué à partir du murier à papier et qui porte le nom de kôzogami (楮紙). C’est un papier couramment utilisé en raison de sa facilité de production. Toutefois, il existe une multitude de papiers différents et tous possèdent des spécificités qu’il convient de vérifier.

Photo personnelle

Vous pensez qu’on en a terminé !?! Vous êtes encore très loin de la vérité 😀

Observez la photo ci-dessous. Sur le côté, je pense que vous pouvez voir une multitude de lignes horizontales. De quoi s’agit-il ? Ces lignes portent le nom de sunome (簀の目) et sont les marques laissées par le tamis utilisé lors de la fabrication de la feuille de papier. Ces marques varient en fonction du tamis employé et leur étude permet, dans certains cas, de déterminer avec une certaine exactitude la période de fabrication.

Photo personnelle

Je terminerai cet article en parlant de l’impression et de l’écriture. Béatrice et Jacky m’ont interpellé concernant ces deux éléments et je les en remercie.

Concernant la technique d’impression, j’opterais pour une impression au bloc de bois dont je vais présenter le principe général. Concrètement, une plaque de bois, la matrice, est gravée en fonction des motifs à reporter sur le papier. Il peut s’agir de texte ou de dessins. Lorsque la matrice est prête, de l’encre est déposée sur celle-ci. Ensuite, on dépose le papier et on presse. Dans ce cas-ci, il n’y a qu’une seule couleur donc il n’y avait qu’une matrice pour chaque page mais pour amener de la couleur avec ce procédé, il faut autant de matrices qu’il y a de couleurs et c’est notamment avec l’apparition de l’Ukiyo-e que l’impression en couleur se développa considérablement durant la période Edo.

Il me reste à parler de l’écriture et là, soufflez un instant parce que notre histoire se complique. Attardons-nous un moment sur la langue japonaise.

Les kanji possèdent deux prononciations principales : la lecture « on », à la chinoise et la lecture « kun », à la japonaise. Le professeur Sasaki souligne que le Japon ne disposait pas de système d’écriture et qu’en conséquence, ils n’ont eu d’autre choix que d’utiliser l’écriture chinoise. Toutefois, le Japon ressentait le besoin de codifier la langue japonaise telle qu’elle était. Il ajoute que pour lire des textes écrits en kanji, ils devaient comprendre à la fois la signification et la prononciation de chaque caractère. Afin que la prononciation des kanji correspondent à la langue japonaise orale, ils inventèrent leur propre façon de prononcer les kanji, de sorte qu’un kanji correspondait à un son. Toutefois, plusieurs kanji pouvaient représenter le même son. De ce fait, le professeur Sasaki précise qu’ils utilisèrent les caractères chinois pour leur signification mais également pour représenter les sons de leur langue. Ce système a été utilisé dans une anthologie de poésie du VIIIe siècle, le Man’Yôshû qui a donné son nom à cette méthode de rattacher un kanji par son, le Man’yôgana. Toujours selon l’étude du professeur Sasaki, ce système présentait deux inconvénients. Le premier est qu’avec cette méthode, les phrases avaient tendance à devenir très longues. En outre, certains caractères étaient trop élaborés en tant que représentations de sons uniques, ce qui rendait leur lecture et surtout leur écriture, trop longue. C’est pourquoi les syllabaires hiragana et katakana ont été développés.

Sur l’extrait ci-dessous, j’ai mis en évidence deux exemples de hentaigana (変体仮名). Ceux-ci sont une forme d’hiragana découlant directement des kanji simplifiés des man’yôgana. Ils sont aujourd’hui obsolètes car le système d’écriture a été standardisé en 1900, de sorte que chaque syllabe corresponde à un son. Les deux hentaigana mis en évidence sur l’image ci-dessous pourraient correspondre aux hiragana actuels « no » et « zu » mais je tiens à préciser qu’il s’agit d’une hypothèse car je ne suis pas un spécialiste des hentaigana.

Photo personnelle

1 : No

2 : Zu

Notre exploration touche à sa fin et je vais conclure cet article par une phrase du professeur Sasaki qui m’a profondément touché lors de mes deux formations : « Les livres traditionnels se déclinent en une grande variété de reliures, de tailles, de formes et de styles de couverture, mais ils ont tous en commun la finesse de leur fabrication. Cela pourrait bien être une caractéristique de la culture japonaise dans son ensemble. » J’ajouterai que chaque pièce, que ce soit un livre, un objet laqué, une porcelaine s’inscrivent dans un contexte historique, économique, artistique. Respectons ces témoins du passé, apprenons à les connaître.

J’espère que cet article vous a plu 😊 N’hésitez pas à me faire part de vos interrogations, remarques en commentaires.

Je tiens à remercier Jennifer, Béatrice et Jacky pour leur contribution.

N’hésitez pas à suivre Jennifer sur son compte Instagram : 7jenn_japanista

Découvrez les magnifiques photos de Jacky sur sa page Facebook : Kyoto and Japan Discovery

À bientôt 😉

Guide illustré du Japon traditionnel – 1 – Architecture et objets du quotidien

Le Japon a beau être un pays moderne avec beaucoup de technologies, il n’en reste pas moins ancré dans ses traditions, héritage de sa culture ancestrale. Cette tradition, on la retrouve partout au Japon, non pas en contradiction avec la « modernité » mais, au contraire, mêlée à elle. Le tout formant un ensemble indissociable.

C’est avec un livre qui présente ces éléments traditionnels nippons que je reviens vers vous. Il s’agit du premier opus d’une série de trois ouvrages, ayant des thématiques différentes et indépendantes les unes des autres.

La particularité des ouvrages de cette collection est de fournir de nombreuses illustrations détaillées et attrayantes avec des explications très précises mais parfaitement compréhensibles. Chaque entrée de ce lexique est accompagnée de sa traduction en japonais ainsi que sa lecture en rômaji (caractères latins).

Que l’on soit néophyte ou déjà initié, chacun y trouvera son compte. Le premier pourra découvrir des explications culturelles et historiques importantes sur ce qu’il peut rencontrer en allant au Japon. Le second retrouvera rapidement des termes précis pour améliorer ses connaissances.

Ce premier volume, absolument passionnant, est scindé en deux parties. D’une part l’architecture des maisons, temples, sanctuaires, jardins, etc.  D’autre part, le matériel quotidien tels que les meubles, les objets pour offrir des cadeaux, les « trésors » pour la calligraphie, le culte religieux et bien d’autres…

Au fil des pages on apprend donc la composition extérieure et intérieure d’une machiya (maison traditionnelle de Kyôto), la fonction de ces cloisons en papier si emblématiques, ce que représente un jardin sec… On découvre ensuite le mobilier, les lampes, le washi (papier japonais fabriqué à la main), l’encens et les cadeaux sous formes d’enveloppes.

Pour les curieux qui veulent en apprendre toujours plus sur la culture et les traditions au Japon, je gage que cet ouvrage leur apportera une très grande satisfaction.

Pour ma part, je trouve qu’il est un bon guide de référence, permettant de retrouver facilement une information culturelle.

またね (= Matané : à bientôt)

Fiche technique du livre :

Titre : Guide illustré du Japon traditionnel

Direction éditoriale : Seichiro Yamamoto

Traduction depuis le Japonais : Marie Maurin

Editions : Sully – Le Prunier

Date de parution : juillet 2019

ISBN : 978-2-35432-321-9

Nombre de pages : 144

Le tour du monde de Shuwa-Shuwa book

Bonjour à tous,

Aujourd’hui nous allons nous promener un peu, qu’en dites-vous ? Cela vous rend « uki-uki[1] » ?

A l’occasion du défi « #shuwashuwabooktravels » que l’on peut retrouver sur Instagram, je suis partie avec mon chéri faire une virée à Bruxelles pour emmener mon exemplaire du désormais bien connu livre d’onomatopées « shuwa-shuwa[2] ».

Ce n’était donc pas une promenade « bura-bura[3] »

Tout d’abord, quel est ce défi ?

Le défi est de faire voyager le livre autour du monde et de le prendre en photo pour attester de ses escales. Il y a beaucoup de beaux endroits en Belgique mais j’ai trouvé que la fontaine du Manneken Pis était certainement un des endroits les plus emblématiques et, en tout cas, l’un des plus connus au niveau international.

En me renseignant sur le Maneken Pis pour pouvoir vous en parler un peu, je suis restée « anguri[4] » devant ma propre ignorance concernant ce monument national !

Pour commencer, la statue que nous pouvons admirer à Bruxelles, est en réalité une copie !

La vraie statue, datée de 1619-1620, se trouve dans le Musée de la ville de Bruxelles. Et cette statue est elle-même une deuxième version de la toute première dont on retrouve des mentions dans les textes administratifs dès 1451-1452.

Avec le temps, le Manneken Pis devint un symbole fort et il fut victime de son aura.

Au cours de son histoire, il a été volé et même cassé plusieurs fois. C’est pourquoi, après avoir été soigneusement restauré, décision a été prise de le mettre à l’abri dans le musée bruxellois.

De quoi se sentir à nouveau « nonbiri[5] » concernant sa longévité…

Du point de vue de sa fonction, on ne s’en doute plus aujourd’hui mais, initialement, il s’agissait d’une fontaine assurant la distribution d’eau potable. Ce n’est qu’en 1851 que la grille, toujours présente, en ferma l’accès et rendit la célèbre fontaine, uniquement décorative.

A propos de son apparence originale, la légende la plus répandue raconte que la fontaine représente un petit garçon qui aurait sauvé Bruxelles.

Comment ? Il aurait uriné sur la mèche d’une bombe posée par les ennemis. Ce faisant, il l’aurait éteinte et empêché l’incendie.

Quoi qu’il en soit, son aspect souligne un trait d’humour certain et qui a beaucoup plu, dès les origines.

Les Bruxellois y voient aussi un enfant irrévérencieux rempli d’un sentiment de liberté. La preuve qu’il plaît : on retrouve des copies de lui partout dans le monde !

D’ailleurs, saviez-vous qu’il existe plusieurs copies inspirées du Manneken Pis au rien qu’au Japon ?

En effet on retrouve le petit garçon satisfaisant son besoin pressant à Achinohe, Kobe, Kurume, Moriya, Nagoya, Odawara, Osaka et Tokyo.

Il existe aussi une version à se sentir « kura-kura[6] » dans la vallée d’Iya, dans la préfecture de Tokushima.

En effet cette statue se trouve à 200 mètres en surplomb de la falaise !

Ici, pas d’histoire de bombe éteinte, mais une représentation des enfants qui testaient leur courage en urinant au-dessus du précipice.  Il est vrai que ça doit être très impressionnant…

Pour terminer cet article, je voulais vous faire part d’une petite réflexion. Je me suis procuré le livre shuwa-shuwa car je suis passionnée par le Japon et sa langue, entre autres.

Il m’a d’ailleurs beaucoup plu et je suis ravie de vous le faire connaître. Je dois ajouter que grâce à lui et au défi « #shuwashuwabooktravels », j’en ai appris un peu plus sur ma propre culture et je trouve ça géant.

Comme quoi, ce livre est intéressant à plus d’un titre et il ne se limite pas à nous apprendre des onomatopées japonaises!

Et vous, vous connaissiez toutes ces anecdotes?

Jennifer pour WalloNihon


[1] Très heureux, d’excellente humeur

[2] Pétillant

[3] Se promener sans but précis

[4] Rester bouche bée / abasourdi sous le choc, la surprise

[5] Insouciant, décontracté

[6] Se sentir étourdi, avoir le vertige

Au Japon ceux qui s’aiment ne disent pas je t’aime

Voici venir un livre que je voulais vraiment lire et que j’ai d’ailleurs lu en une seule traite.

Il s’agit, sous forme d’un abécédaire, d’une comparaison entre les us et coutumes du Japon et de l’Occident.

Les sujets abordés sont très variés, allant de l’amour au zapping en passant par la féminité, les magasins ou le sport. Pour chaque entrée, on apprend beaucoup de détails du quotidien, non sans une touche d’humour.

Cet ouvrage est inspiré et se place comme une suite moderne de l’essai intitulé « Européens et Japonais, traité sur les contradictions et différences de mœurs » écrit en 1585 (et réédité à notre époque par Chandeigne) par le jésuite portugais Luis Fróis.

Originalité de l’auteure Elena Janvier : il s’agit en réalité d’une association de 3 auteures passionnées qui ont vécu au Japon et y ont accumulé maintes expériences. A n’en pas douter, elles ont réussi à transmettre leurs connaissances du Japon au fil des pages et on les en remercie !

Si j’ai vraiment beaucoup aimé lire ce livre, je suis néanmoins un peu restée sur ma faim…

Certaines définitions sont restées pour moi incomprises et d’autres me semblaient trop légèrement abordées. Ces observations n’enlèvent cependant rien à la qualité générale de l’ouvrage que je recommanderais sans hésiter tant il est divertissant mais aussi, instructif.

Jennifer pour WalloNihon

Fiche technique du livre :

Titre : Au Japon ceux qui s’aiment ne disent pas je t’aime

Auteur : Elena Janvier

Editions : arléa

Année de parution : 2011

EAN : 9782869599246

Nombre de pages : 125

Format : Broché

Shuwa-Shuwa & 99 onomatopées japonaises illustrées

Deuxième livre : Shuwa-shuwa (1)

Miaou, paf, vroum, tchac, plouf, … Ces petits mots nommés « onomatopées » imitent des bruits de la vie courante et sont très utilisés dans toutes les langues.

Dans la langue japonaise, les onomatopées sont plus fréquentes encore que dans toutes les autres langues. On en dénombre plus de 4000 et elles ont la particularité, en plus de reproduire un son, d’exprimer également des états, des sentiments et des mouvements.

Hormis le dictionnaire, on les retrouve partout : mangas, films d’animation, conversations quotidiennes, etc.

Vous l’aurez compris, si on veut parler le japonais « pera-pera » (2), connaître les onomatopées est un grand atout. Justement, le livre shuwa-shuwa est l’aboutissement du travail d’écriture, de compilation et de sélection de la famille M&M&m&m.

Au départ, simple inventaire dressé par le papa et les enfants apprenant la langue de Mishima, il s’est étoffé au point de devenir ce recueil que nous connaissons aujourd’hui.

Il faut noter que les onomatopées et leurs exemples sont présentés en japonais et traduits en français et en anglais afin d’être accessibles pour le plus grand nombre. L’autre caractéristique originale de shuwa-shuwa est de contenir, pour chaque onomatopée, une illustration dont les enfants Maïté et Maceo sont à chaque fois les vedettes.

Ce sont au total 100 illustrateurs, professionnels ou amateurs, issus de 35 pays différents qui ont apporté leur contribution graphique à cet ouvrage collectif.

Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre et je leur dis « pachi-pachi » (3) !

Jennifer pour WalloNihon

  1. L’onomatopée shuwa-shuawa signifie « l’effervescence d’une boisson gazeuse »
  2. pera-pera signifie « parler couramment une langue étrangère »
  3. pachi-pachi signifie « applaudissements »

Fiche technique du livre :

Titre : Shuwa-shuwa

Auteur : M&M&m&m

Editions : M&M&m&m LAMRI-SHIGEMATSU

Année de parution : 2021

ISBN : 978-2-9576275-0-9

Nombre de pages : 208

Format : Broché