Les Netsuke

Bonjour à tous !

Avant de poursuivre notre voyage dans le monde des laques, je souhaitais m’arrêter un moment sur des objets que vous connaissez sûrement : les netsuke (根付).

Les deux kanji utilisés pour construire ce mot peuvent être décomposés de la façon suivante : Ne (根) qui signifie « racine » et Tsuku (付く) qui signifie « attacher ».

Un mot bien mystérieux mais qui trouve tout son sens dans la raison d’être d’un netsuke. Il s’agit de petits objets utilitaires de quelques centimètres de hauteur et liés au monde des kimono (着物).

Dépourvus de poches, les japonais trouvèrent une solution ingénieuse pour suspendre différents objets comme des pochettes à tabac, des récipients à sake ou encore des boites compartimentées contenant les médicaments, les inrô (印籠). Ces différents objets sont regroupés sous le terme de sagemono (提物).

Concrètement, comment sont fixés ces sagemono ?

Dans les kimono féminins, la ceinture (obi – 帯) utilisée pour maintenir le kimono se porte en taille haute. Chez les hommes, la ceinture se porte au niveau des hanches. Lorsque l’on parle d’une ceinture, il faut voir une large bande de tissu étroitement enroulée autour du corps et qui constitue donc un endroit logique pour ranger des effets personnels. Ainsi, ces objets étaient enfilés sur un cordon qui passait par une perle coulissante (ojime – 緒締め) qui servait de tendeur.

Ensuite, la corde était passée dans le netsuke qui constitue ainsi une sorte de bascule. Enfin, le cordon était passé sous l’obi par le bas, de sorte que le netsuke était posé sur le haut de la ceinture, tandis que le sagemono pendait solidement quelques centimètres en dessous.

L’illustration ci-dessous vous donne un très bel exemple de ce que pouvait donner cet ensemble sagemono – ojime – netsuke.

Pipe, blague à tabac et netsuke. Impression sur bloc de bois, encre et couleur sur papier, 1813. Kubo Shunman (1757-1820)

Pour en revenir aux netsuke, la plupart que vous pourrez admirer dans les musées ou dans les salles de vente remontent aux XVIIIe et XIXe siècle, période durant laquelle il atteignit son apogée.

Véritables sculptures miniatures, celles-ci ont été réalisées dans divers matériaux comme l’ivoire et le bois au travers de thèmes divers et variés : la vie quotidienne, les créatures fantastiques, les animaux, les instruments de musique, etc. Toutefois, il existe différents types de netsuke dont les plus courants sont les netsuke katabori (型彫根付) qui renvoient à la figuration sculptée.

Si vous deviez décrire les deux netsuke ci-dessous, quels sont les termes que vous utiliseriez ?

Un netsuke tel que ceux-ci est caractérisé par différents critères qui vont lui donner de la valeur. Il doit être léger et lisse car il était posé contre une matière luxueuse qu’il ne fallait pas accrocher.

En outre, on retrouve beaucoup de spontanéité dans l’expression, beaucoup de détails apportés par la sculpture, la gravure.

De surcroît, il n’était pas rare de trouver des matières annexes comme des pierres en incrustation pour les yeux par exemple. Un dernier élément que vous ne pouvez voir sur cette photo est bien entendu la présence de deux trous permettant de passer le cordon et qui portent le nom d’himotoshi (紐通し).

Je tiens à nuancer cette caractéristique car des artistes de grand talent ont parfois utilisé le motif décoratif lui-même comme himotoshi au travers du creux formé par un bras, une jambe ou une patte, ce qui révèle une maitrise technique extrême et que vous pouvez observer sur la pièce ci-dessous.

Cette dernière particularité est très intéressante car la position de l’himotoshi ne se fait pas au hasard et répond à une véritable étude afin que le netsuke reste parfaitement droit lorsqu’il est fixé à l’obi. À mon sens, cette spécificité est un excellent moyen de déterminer la qualité du netsuke.

Je terminerai cet article très synthétique par l’ouverture du Japon sur l’Occident au début de l’ère Meiji. Cet événement marqua la société japonaise et le monde de l’art fut fortement impacté. Les netsuke n’y échappèrent pas et une production de faible qualité, à destination de l’Occident, vit le jour.

L’image ci-dessous représente deux netsuke probablement issus de de cette production ou postérieurs à celle-ci.

Pour la petite histoire, j’ai acheté ces deux pièces alors que j’effleurais à peine l’art japonais. Ils n’ont quasiment aucune valeur mais à mes yeux, ils sont importants car ils marquent le début d’une aventure qui m’apporte chaque jour son lot de surprises.

Si vous souhaitez que j’approfondisse le sujet, n’hésitez pas à réagir en commentaires 😉

Crédit photos 1 à 5 : Metropolitan Museum of Art, New-York. Domaine public.

Le tour du monde de Shuwa-Shuwa book

Bonjour à tous,

Aujourd’hui nous allons nous promener un peu, qu’en dites-vous ? Cela vous rend « uki-uki[1] » ?

A l’occasion du défi « #shuwashuwabooktravels » que l’on peut retrouver sur Instagram, je suis partie avec mon chéri faire une virée à Bruxelles pour emmener mon exemplaire du désormais bien connu livre d’onomatopées « shuwa-shuwa[2] ».

Ce n’était donc pas une promenade « bura-bura[3] »

Tout d’abord, quel est ce défi ?

Le défi est de faire voyager le livre autour du monde et de le prendre en photo pour attester de ses escales. Il y a beaucoup de beaux endroits en Belgique mais j’ai trouvé que la fontaine du Manneken Pis était certainement un des endroits les plus emblématiques et, en tout cas, l’un des plus connus au niveau international.

En me renseignant sur le Maneken Pis pour pouvoir vous en parler un peu, je suis restée « anguri[4] » devant ma propre ignorance concernant ce monument national !

Pour commencer, la statue que nous pouvons admirer à Bruxelles, est en réalité une copie !

La vraie statue, datée de 1619-1620, se trouve dans le Musée de la ville de Bruxelles. Et cette statue est elle-même une deuxième version de la toute première dont on retrouve des mentions dans les textes administratifs dès 1451-1452.

Avec le temps, le Manneken Pis devint un symbole fort et il fut victime de son aura.

Au cours de son histoire, il a été volé et même cassé plusieurs fois. C’est pourquoi, après avoir été soigneusement restauré, décision a été prise de le mettre à l’abri dans le musée bruxellois.

De quoi se sentir à nouveau « nonbiri[5] » concernant sa longévité…

Du point de vue de sa fonction, on ne s’en doute plus aujourd’hui mais, initialement, il s’agissait d’une fontaine assurant la distribution d’eau potable. Ce n’est qu’en 1851 que la grille, toujours présente, en ferma l’accès et rendit la célèbre fontaine, uniquement décorative.

A propos de son apparence originale, la légende la plus répandue raconte que la fontaine représente un petit garçon qui aurait sauvé Bruxelles.

Comment ? Il aurait uriné sur la mèche d’une bombe posée par les ennemis. Ce faisant, il l’aurait éteinte et empêché l’incendie.

Quoi qu’il en soit, son aspect souligne un trait d’humour certain et qui a beaucoup plu, dès les origines.

Les Bruxellois y voient aussi un enfant irrévérencieux rempli d’un sentiment de liberté. La preuve qu’il plaît : on retrouve des copies de lui partout dans le monde !

D’ailleurs, saviez-vous qu’il existe plusieurs copies inspirées du Manneken Pis au rien qu’au Japon ?

En effet on retrouve le petit garçon satisfaisant son besoin pressant à Achinohe, Kobe, Kurume, Moriya, Nagoya, Odawara, Osaka et Tokyo.

Il existe aussi une version à se sentir « kura-kura[6] » dans la vallée d’Iya, dans la préfecture de Tokushima.

En effet cette statue se trouve à 200 mètres en surplomb de la falaise !

Ici, pas d’histoire de bombe éteinte, mais une représentation des enfants qui testaient leur courage en urinant au-dessus du précipice.  Il est vrai que ça doit être très impressionnant…

Pour terminer cet article, je voulais vous faire part d’une petite réflexion. Je me suis procuré le livre shuwa-shuwa car je suis passionnée par le Japon et sa langue, entre autres.

Il m’a d’ailleurs beaucoup plu et je suis ravie de vous le faire connaître. Je dois ajouter que grâce à lui et au défi « #shuwashuwabooktravels », j’en ai appris un peu plus sur ma propre culture et je trouve ça géant.

Comme quoi, ce livre est intéressant à plus d’un titre et il ne se limite pas à nous apprendre des onomatopées japonaises!

Et vous, vous connaissiez toutes ces anecdotes?

Jennifer pour WalloNihon


[1] Très heureux, d’excellente humeur

[2] Pétillant

[3] Se promener sans but précis

[4] Rester bouche bée / abasourdi sous le choc, la surprise

[5] Insouciant, décontracté

[6] Se sentir étourdi, avoir le vertige

L’okonomiyaki

L’okonomiyaki

C’est un plat phare de la cuisine street food japonaise. Cette sorte d’omelette est dégustée depuis plusieurs siècles (XVIe) et toujours très appréciée par les autochtones et les étrangers amateurs de cuisine traditionnelle.

Ici, je vais vous présenter la version Osaka style ! Je l’ai fait à ma façon. Bien sûr, il est très facile d’ajouter d’autres produits.

  • 130 g de farine
  • 100 ml de dashi
  • 300 g de choux
  • 200 g de lard (4 belles tranches épaisses)
  • 4 pc œufs
  • 1/2 cc de sel
  • 1/2 cc de sucre
  • 1 cc de bicarbonate
  • vert des jeunes oignons
  • poivre
  • 20 g sucre
  • 20 g de sauce d'huitre
  • 60 g de ketchup
  • 45 g de sauce Worcestershire
  • mayonnaise
  • gingembre pickles
  • algue nori
  • 2 pc jeunes oignons
  1. Ingrédients pour l'omelette



  2. Ingrédients pour la garniture



  3. Fouetter les œufs avec le dashi.

    Dans un bol à part, ajouter la farine, le sel, le sucre, le poivre et le bicarbonate.

    Mélanger le tout avec le liquide jusqu’à avoir une préparation homogène. Réserver.

  4. Hacher finement les jeunes oignons et le chou.

    Ajouter ceux-ci à la pâte. Réserver au frais jusqu’à l’emploi.




  5. Cuire dans une poêle avec de l’huile la pâte d’okonomiyaki en ajoutant le lard coupé par-dessus. Laisser cuire jusqu’à ce que la face soit dorée. Retourner là. Fermer avec un couvercle.

    Baisser le feu et laisser cuire encore 3 à 4 minutes.




  6. Pour la sauce : mélanger le tout dans une petite casserole et laisser frémir en remuant.

    Elle ne doit pas être trop liquide ou épaisse.



  7. Badigeonner l’okonomiyaki de sauce avec une cuillère ou un pinceau.

  8. Ajouter la mayonnaise japonaise (si vous en avez ou prenez le temps dans faire une, ce sera nettement meilleur).

  9. Terminer avec le reste des garnitures.

  10. Itadakimasu !

Coût de la recette : €

Plat principal
Japonaise
Omelette, Osaka, Street Food, Traditionnel